Tout comme vos pneus de voiture assurent sécurité et adhérence sur la route, les peaux de phoque de vos skis de rando sont un élément de sécurité déterminant pour que vos sorties en montagne se passent au mieux. Souvent négligées car choisies en dernier au moment de s’équiper, elles doivent pourtant faire l’objet de toute votre attention. Ce sont elles qui vont conditionner votre randonnée jusqu’au sommet. Voici les conseils de Ludovic, responsable du rayon ski de randonnée, dans notre magasin Chullanka Gap pour choisir les peaux qui vous conviennent et partir skier bien équipé.
Il existe de réelles différences entre les peaux proposées par les marques Pomoca, Gecko, Coll-Tex et Black Diamond. La première d’entre elles est le prix qui peut varier de 100 à 200 €. Beaucoup de gens choisissent d’acheter le premier prix ou d’utiliser la peau imposée par le fabriquant de leur skis alors qu’elle n’est pas forcément adaptée à leur niveau et à leur pratique.
Chullanka fait le choix de ne pas imposer la peau de phoque des fabriquants de ski mais de vous conseiller et de vous laisser le choix de la peau qui convient le mieux à votre usage.
Comment sont composées les peaux de phoque ski ?
Trois éléments composent les peaux de ski de rando : le velours, la trame et la solution adhésive (colle ou silicone).
Le velours (ou poil)
Le velours est la partie qui est en contact direct avec la neige. Il détermine l’accroche et la glisse. Deux matières sont proposées actuellement sur le marché : le synthétique et le mohair (poil de chèvre angora). Il existe également un mélange des deux appelé le mixtes (30% nylon / 70% mohair).
Les peaux en synthétique
Les peaux nylon (synthétique) offre une accroche exceptionnelle, il est inusable mais côté glisse, il est moins performant. Il peut être conseillé aux débutants car son accroche est rassurante et minimise les risques d’épuisement. Le nylon n’est quasiment plus distribué à l’heure actuelle car sa qualité de glisse est jugée mauvaise et favorise le bottage
Les peaux en mohair
Le mohair est un type de laine spécifique, fabriqué en poil de chèvre Angora. Les peaux en mohair sont celles qui offrent la meilleure qualité de glisse, en revanche leur accroche est moins bonne dans les neiges dures et elles ont tendance à “botter”, c’est à dire que des sabots de neige se forment sous les peaux en raison de l’humidité accumulée. Leur prix est plus élevé que celui des autres peaux et elles auront tendance à s’user un peu plus vite, mais elles restent malgré tout le choix préféré des compétiteurs et des randonneurs expérimentés. Le mohair est fortement conseillé pour les skis larges, il favorisera la glisse au vu de la large zone de friction liée à la largeur des skis, et là surface de peau utilisée compensera l’accroche.
Les peaux mixtes
Les peaux de phoque mixtes est le type de peau le plus vendu. Comme leur nom l’indique, les peaux mixtes sont composées à la fois de mohair et de synthétique, pour apporter le bon compromis aux skieurs qui recherchent à la fois une bonne accroche en montée, une bonne qualité de glisse en descente, et une durée de vie assez longue. Le ratio est souvent de 70% de mohair pour 30% de synthétique, mais les différents fabricants proposent chacun leur mélange plus ou moins dense selon la quantité de nylon utilisée. En effet des peaux de même gamme (synthétique, mohair, mixte) peuvent avoir de réelles différences car les fabricants jouent sur les longueurs de poils, les traitements ou les mélanges pour donner des résultats de glisse ou d’accroche adaptés à vos critères de recherche.
Attention, les peaux peuvent avoir tendance à “botter”, c’est à dire que des sabots de neige se forment sous les peaux en raison de l’humidité accumulée. Pour y remédier il suffit de les imperméabiliser régulièrement.
La trame
La trame relie les deux éléments : colle et velours ou silicone et velours.
La solution adhésive (colle ou silicone)
La colle et le silicone sont les deux solutions adhésives actuellement disponibles sur le marché des peaux de ski de rando. Si la colle est, aujourd’hui encore, plus largement proposée que le silicone, les deux solutions devraient peu à peu être distribuées de façon équivalente : tous les fabricants s’intéressent désormais à travailler des solutions sans colle.
Les peaux à colle
Les peaux encollées étaient jusqu’à il y a peu la seule option possible et ont donc fait leur preuve pour de nombreuses générations de skieurs. La surface de la peau en contact avec le ski est enduite de colle et vient s’apposer directement sur la spatule, offrant une très bonne accroche. Les colles sur le marché sont plus ou moins adhésives. Attention, une peau avec une colle forte au moment de l’achat n’est pas forcément de meilleure qualité. Une peau avec colle perd peu à peu son adhérence dans le temps, elle nécessite donc d’être réencollée régulièrement. Elle demande également un bon entretien. Il est également important de ne pas la positionner la veille d’une randonnée sur les skis afin qu’il n’y ait pas un transfert de la colle sur la semelle liés aux changements de température. Quand vous partez en randonnée, prenez avec vous un rouleau de chatterton à enrouler autour du ski et de la peau afin de les maintenir ensemble si la peau venait à manquer d’adhérence. Il existe aussi des patchs pour pallier au problème. Pendant la sortie, il est nécessaire d’en prendre particulièrement soin notamment en collant les peaux l’une contre l’autre ou sur leur film de protection dès qu’elles ne sont plus utilisées. Pour la descente, il est impératif de les remettre dans leur sac de rangement pour éviter qu’elles ne ramassent toutes les saletés. Au retour, vous pouvez les laisser sécher à température ambiante. Si votre peau ne colle plus par endroit, vous pouvez utiliser un tube de colle pour réencoller cette partie.
Les peaux à silicone
Pour venir remédier aux inconvénients des peaux avec colle, depuis quelques années plusieurs fabricants ont commencé à développer des systèmes de peau sans colle : cette dernière est remplacée par du silicone ou de l’acrylique, et l’adhérance entre la semelle et la peau se fait grâce à la structure moléculaire du silicone, qui produit un effet “ventouse”. Le silicone est une solution adhésive sans colle. Expérimenté depuis plusieurs années, il est aujourd’hui performant et devrait peu à peu prendre une place au moins semblable à celle de la colle sur le marché des peaux. Les peaux sans colle sont encore en plein développement et leur prix est plus élevé que celui des peaux avec colle, mais elles présentent de nombreux avantages. Deux avantages majeurs sont à noter. Le premier est le caractère durable du silicone : plus besoin de réencoller ses peaux. Second avantage, trop souvent ignoré dans les critères de choix des peaux : il allège leur poids. Aujourd’hui, l’attention est trop souvent portée uniquement sur le poids des skis et des fixations, mais pas sur celui des peaux. Le silicone amène pourtant un réel avantage à ce niveau.
Elles sont également plus facilement repositionnables en cas de difficulté pour les mettre en place, un détail pour les pratiquants réguliers mais un argument de taille pour les débutants ! Pour enlever les peaux au sommet nul besoin d’utiliser toute sa force, elles se décollement aisément.
Pour finir, quelle que soit la matière et le système d’adhésif choisi, il est important de prendre soin de ses peaux. Prenez le temps de les ranger dans un sac au sommet et de ne pas les jeter au fond du sac à dos avec les miettes pain et autres saletés (cela s’applique même si votre sac est très propre) ! Une fois la sortie terminée faites les sécher à température ambiante.
L’entretien des peaux avec silicone est également très simple : il suffit de les laver à l’eau claire.
Si votre peau de phoque n’a plus la même adhérence qu’au début, il est important de vérifier le velours. S’il est usé sur les côtés et que vous arrivez à la trame, il est temps de changer.
Le choix d’une peau de phoque est donc un élément très important dans l’équipement de Ski de rando. Il ne doit pas être pris à la légère et doit être fait en prenant en compte votre pratique personnelle pour avoir la peau qui vous convient le mieux. La peau doit également être taillée sur-mesure pour être parfaitement adaptée à votre ski.
Peaux avec ou sans crochets comme attache ?
Pour venir compléter l’adhérence des peaux avec ou sans colle, un système mécanique d’étrier placé au niveau de la spatule vient s’ajouter à toutes les peaux, parfois complété par un tendeur et/ou secondé par une seconde attache au talon du ski.
Système d’étrier : Un simple étrier vient coiffer l’avant de la spatule du ski, c’est le système le plus répandu, il est généralement en métal et n’apporte pas d’adhérence supplémentaire aux peaux.
Tendeur (caoutchouc ou sandow) : Ce système est similaire à celui de l’étrier métallique, mais un tendeur en caoutchouc vient s’ajouter et permet de retirer plus facilement et rapidement la peau sans déchausser, simplement en tirant sur le tendeur. Les skis munis d’encoche spatule peuvent accueillir les peaux avec un simple sandow, pratique et économique. Les compétiteurs utilisent en général ce système pour gagner du temps dans leurs manipulations et pouvoir retirer leurs peaux skis aux pieds. Le sytème sandow ou tendeur est également très agréable pour enlever les peaux au sommet lorsqu’il fait froid .
Tendeur à l’arrière : Moins commun, un système d’étrier à l’arrière (Camlock) vient parfois seconder l’étrier avant. La peau de phoque est donc maintenue à chaque extrémité et son positionnement est optimal même lorsque la colle est un peu usée, mais cela se fait au détriment du poids et de la praticité : le système alourdit légèrement le ski et oblige à déchausser pour retirer les peaux. L’étrier arrière ne conviendra donc pas aux compétiteurs pour qui le poids et la rapidité des manipulations sont deux éléments clé. Si vous n’utilisez pas de tendeur arrière, il est impératif de couper la fin de vos peaux à une quinzaine de centimètres du talon, pour éviter à la peau de se décoller lorsque le talon racle la neige au moment de la conversion.
Quelle taille pour ses peaux ?
Pour finir, la largeur et la taille de vos peaux de phoques dépendra de celle de vos skis, et il vous faudra donc connaître la longueur et la largeur au patin (sous le pied) de celles-ci pour déterminer la longueur minimum et la largeur de vos peaux. (retrouvez ici notre guide sur comment choisir ses skis de randonnée)
L’accroche se faisant principalement au niveau du patin, choisissez une peau d’une largeur au moins égale à la largeur au patin de votre spatule, que vous ferez ensuite tailler sur mesure. Attention, si votre peau est trop étroite, elle n’aura pas de contact suffisant avec la neige, notamment pour les traversées en neige dure en dévers. A l’inverse, si elle est trop large elle risque de recouvrir la carre et d’empêcher le ski de bien accrocher. Pour ce qui est de la longueur, plus votre peau sera courte meilleure sera la glisse, en revanche l’accroche sera moins bonne, il faut donc trouver le juste compromis.
Sur notre site internet et en boutique, vous retrouverez vos peaux de phoque vendues soit en set et déjà équipées de crochets, soit en rouleau de peaux au mètre, que vous pourrez dans les deux cas faire découper à la bonne taille pour vos skis directement en magasin ou vous même en suivant les instructions du fabricant. Notez que certaines marques de skis proposent des peaux adaptées sur mesure à leurs modèles, comme les peaux Hagan Ultra 82 .
Vous l’aurez compris, le choix de vos peaux va dépendre de votre type de pratique et de votre niveau, c’est pourquoi Chullanka ne vous impose pas le modèle de peau de phoque des fabricants de ski comme peuvent le faire d’autres revendeurs, mais prend le temps de vous conseiller et vous laisse le choix de la peau qui convient le mieux à votre usage !